La Tunisie met en place un système de mobilité urbaine durable et cohérent

Photo Tunisie

 

La Tunisie a été un des premiers pays à permettre le développement de 4 Programmes Nationaux de Mobilité Urbaine (PNMU). Fathia Neji, sous-directrice des programmes et de la coopération internationale à la Direction  de la stratégie et des projets  au sein de  la  direction générale de la stratégie et des entreprises et établissements publics du Ministère du transport tunisien, nous explique que la mobilité urbaine en Tunisie souffre de plusieurs problématiques : étalement urbain, demande accrue à la mobilité, dégradation du niveau de service, congestion, augmentation de la consommation d’énergie et dégradation de la qualité de vie en milieu urbain.

Ces difficultés ont causé le besoin de la mise en place d’un PNMU. Conscient de ces problématiques, le ministère du transport tunisien a intégré le Partenariat MobiliseYourCity. Ceci lui a permis de bénéficier d’une assistance technique pour l’élaboration de son PNMU.

Un partenariat qui rassemble

La mise en place de ce PNMU a permis de rassembler différents intervenants et acteur du monde des transports et de les faire participer à son élaboration. Cela a permis un consensus et une véritable appropriation de la démarche. Le résultat : une vision claire et partagée des objectifs pour le futur de la mobilité en Tunisie, mais surtout un plan d’action concret et une réelle mobilisation autour des questions de mobilité urbaine.

Les impacts spécifiques de ce PNMU sont la mise en place d’un système de gouvernance approprié, la réorganisation du transport urbain et la mise en place d’un système de financement pérenne. A l’heure actuelle, le PNMU a été adoptée par un conseil des ministres, les études nécessaires sont en cours et le plan d’action est en train de se mettre en place.

Des défis à relever

Il a fallu plusieurs étapes pour en arriver là, en prenant tout d’abord en compte les spécificités du contexte tunisien, comme la faible intégration du concept de mobilité dans les cadres institutionnels et législatifs existants, le manque de démarches stratégiques de la mobilité au niveau national et au niveau des agglomérations, d’intégration entre les différents modes de déplacements, et un manque de compétences « mobilité » au niveau national et local. Il y avait un véritable besoin d'optimiser l’utilisation des fonds publics pour le financement de la mobilité urbaine, un modèle d’exploitation des systèmes de transport collectif à restructurer et une absence d’indicateurs de la mobilité urbaine. En conséquence, nous avions un niveau de service dégradé, des déplacements urbains difficiles, lents, couteux, non durables et qui manquaient de sûreté et de sécurité, un espace urbain mal géré et des investissements publics non cohérents.

Les enseignements de cette expérience

Différents enseignements sont à tirer de la mise en place de ce PNMU. Tout d’abord, il est essentiel d’impliquer tous les intervenants. Il est également important d’avoir une bonne communication autour du sujet. Enfin, un élément clé est le portage politique à haut niveau.

Les éléments qui permettent le succès d’un PNMU sont multiples. Fathia Neji nous en rappelle quelques-uns. « Tout d’abord, il est important que les intervenants s’approprient du projet. Un soutien politique est également nécessaire afin de permettre au plan de se mettre en place. Enfin, d’autres facteurs sont importants, comme les sources de financement adéquat et la stabilité. Ce sont la somme de tous ces éléments qui ont permis à la mise en place du PNMU en Tunisie ».

Le mot de la fin : « La mise en place du PNMU permettra d’avoir un système de mobilité urbaine durable, cohérent, satisfaisant les demandes et contribuant à une bonne qualité de vie en milieu urbain ». C’est le constat de Fathia Neji.

 

Pour en savoir plus sur le NUMP en Tunisie, vous pouvez consulter l’article « The GHG mitigation concept of Tunisia’s National Urban Mobility Policy » ou notre page dédiée.

Pour en savoir plus sur les actions de MobiliseYourCity, téléchargez notre Global Monitor 2020.

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