Le Chili combat le réchauffement climatique avec une vision multisectorielle

Photo Santiago Chili

 

Ces dernières années, le Chili a emprunté le chemin de la mobilité durable à travers une série d’actions telles que l’électromobilité, les plans de transport et la mobilité active. Le pays est ainsi devenu une référence de pointe aussi bien en Amérique Latine que dans le monde entier. Suite à la rénovation de ses bus électriques, le système Transantiago est le plus grand système de transport public de la région et le deuxième dans un pays en voie de développement après la Chine.

Toutefois, ce genre d’initiatives doit avoir une vision partagée pour permettre un bon dialogue avec les autres secteurs. « Le secteur du transport peut être le moteur du changement, mais nous ne pouvons pas agir tout seuls. Nous visons à une coopération multisectorielle », a déclaré madame Gisèle Labarthe, Secrétaire Exécutive du Programme de Viabilité et Transport Urbain (SECTRA en espagnol) du Ministère Chilien des Transport et des Télécommunications.

À partir de 2018, le Chili a entamé l’élaboration d’un Programme National de Mobilité Urbaine pour la Mitigation et l’Adaptation au Changement Climatique et l’élaboration d’une Stratégie Nationale de Mobilité Durable grâce au soutien d’EUROCLIMA+ par le biais de la GIZ. Les deux initiatives ont été réalisées sur la base de la méthodologie d’élaboration des PNMUs de MobiliseYourCity.

« SECTRA s’investit beaucoup dans l’initiative du PNMU, qui consiste à créer une stratégie focalisée sur la mobilité durable dans notre pays », a déclaré madame Labarthe. Ce programme coordonnera conjointement toutes les actions et politiques qui étaient précédemment partagées entre plusieurs institutions et ministères. « De cette façon, nous agissons avec un accord stratégique plus large face aux problèmes reliés au changement climatique ».

D’après monsieur Rodríguez Henríquez, Coordinateur d’Analyse Territoriale auprès de SECTRA, la stratégie est un document de repère et un instrument de politique publique qui engage la majorité des parties prenantes. D’autre part, le programme est un outil technico-financier : « Il a été conçu comme un instrument financier qui puisse lier les sources d’investissement avec les mesures qui rentrent dans le cadre de la stratégie ».

Dans le cadre de cette initiative, une série d’ateliers multisectoriels sont également organisés. De cette façon le Ministère des Transports et des Télécommunications contribue aux engagements internationaux du Chili pour le secteur du transport. En outre, il compte sur un Comité pour le Changement Climatique qui travaille en synergie avec d’autres parties prenantes.

« Nous avons nos connaissances dans le secteur du transport, mais nous manquons sans aucun doute d’informations quand on en vient aux tâches d’autres ministères. Cela a été une occasion de dialoguer de façon inclusive et de trouver des points de concordance. Ca a été une expérience enrichissante », a déclaré Madame Labarthe.

L’un des objectifs du PNMU chilien est de tisser un rapport plus étroit avec le niveau local. En 2018 la loi de Renforcement de la Décentralisation et la loi d’Élection Populaire des Gouverneurs Régionaux ont été promulguées. Elles ont aux citoyens d’élire une figure pour chaque zone métropolitaine qui s’occupera d’équilibrer le focus de la stratégie au niveau national avec les plans locaux, tout en l’adaptant aux différentes réalités et brèches à colmater.

En outre, des travaux sont en cours pour intégrer les préoccupations liées à l’environnement et aux inégalités sociales, à la participation et aux besoins des personnes. « De nos jours, les citoyens sont de plus en plus renseignés sur ces thématiques, par conséquent ils sont toujours plus exigeants envers les institutions » a affirmé monsieur Rodrigo Henríquez. Par ailleurs, il faut souligner l’importance d’introduire des mécanismes de financement qui soient contraignants et capables d’aller au-delà des objectifs de chaque gouvernement plutôt que des mécanismes sectoriels.

Le Chili soutient la coopération internationale pour l’élaboration du PNMU et fait partie de la Plateforme de Mobilité Urbaine Durable en Amérique Latine, une Communauté de Pratique créée par MobiliseYourCity et EUROCLIMA+. « Être membre de ce réseau est très encourageant » a déclaré monsieur Henríquez, « pouvoir partager son expérience avec des gens d’Afrique, d’Asie et d’autres pays d’Amérique Latine nous permet de comprendre combien des réalités apparemment différentes sont finalement similaires. Cela nous rassure de savoir qu’on n’est pas seuls sur ce chemin, qu’on est entourés de beaucoup de personnes qui veulent faire avancer les choses dans cette direction ».

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