Histoires de MobiliseYourCity à la COP28

Huit ans après la COP qui a vu l'adoption de l'Accord de Paris et le lancement de notre Partenariat, c'est avec une certaine ambivalence que MobiliseYourCity a participé à cette 28e Conférence des Parties de la CCNUCC. La localisation de cette COP aux Émirats arabes unis - pays connu pour avoir bâti son économie sur le pétrole et le gaz - et sa présidence par le ministre de l'Industrie des Émirats arabes unis et dirigeant de l'Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), laissaient déjà présager du bilan mitigé des négociations entre les Parties présentes à la conférence.

Malgré ce contexte délicat, MobiliseYourCity a participé à la COP pour défendre les intérêts de ses villes et pays membres et pour s'assurer que les priorités de la transition vers une mobilité urbaine durable soient inscrites à l'agenda international.

Lors de l'événement organisé par Climate Compatible Growth le 4 décembre, nous avons présenté nos solutions pour collecter des données sur le secteur du transport informel, qui représente la plus grande forme de transport public dans la plupart des villes avec lesquelles nous travaillons. Nous avons également souligné le manque de ressources pour réformer ce secteur complexe malgré sa contribution importante aux émissions de gaz à effet de serre dans les villes du Sud. D'autres intervenants de haut niveau ont souligné le manque d'inclusion du secteur du transport informel dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) et ont exhorté la communauté du transport à se pencher sur cette question dans les années à venir. Le manque de financement pour la transition a également été largement débattu, bien que certains aient encouragé à travailler sur l'amélioration de l'acheminement des ressources existantes et à organiser les projets différemment afin d'être mieux à même d'exploiter le financement climatique.

Nous avons discuté avec le PNUE et un représentant de la ville de Katmandou, au Népal, du pouvoir de transformation des projets pilotes et des Living Labs lors de l'événement co-organisé avec SOLUTIONSplus le 5 décembre. Tous les intervenants ont appelé à changer la perspective sur les projets pilotes pour les considérer comme une phase d'essai ou un projet préparatoire à une version à plus grande échelle. Trop souvent, les projets pilotes, même s'ils sont couronnés de succès, ne débouchent sur rien de plus important, malgré les besoins de la ville en matière de changement à plus large échelle.

Aux pavillons mauritanien et marocain, nous avons été invités à participer à des tables rondes visant à aider les collectivités locales et régionales à démontrer aux gouvernements nationaux leur engagement dans la lutte contre le changement climatique et leur contribution importante à la réduction des émissions de GES. Les villes et les régions ont besoin non seulement de ressources de la part des gouvernements nationaux pour pouvoir agir à grande échelle, mais aussi d'une meilleure coordination et d'une reconnaissance de leurs importantes contributions.

Nous avons continué à plaider en faveur de l'action à plusieurs niveaux au pavillon de l'action à plusieurs niveaux et de l'urbanisation, en collaboration avec le maire de Quelimane, UN-HABITAT, l'UITP, l'Urban Living Lab Center et l'ICLEI. Chaque intervenant a tenté d'identifier les politiques et les actions les plus susceptibles de faire évoluer les gens vers une mobilité durable et à faible émission de carbone. Dans le cadre du partenariat MobiliseYourCity, cette question est au cœur de nos préoccupations. C'est pourquoi nous travaillons avec des données et des modèles. Nous savons que les villes ont des ressources limitées et ont besoin d'aide pour identifier les politiques les plus efficaces. La combinaison de notre diagnostic et de notre calculateur d'émissions, qui nous permet de comparer des scénarios, donne aux villes une chance d'identifier précisément les politiques qui ont le plus grand potentiel pour permettre ce changement. Cette démarche doit être suivie d'une planification stratégique et les villes ont besoin d'un cadre adéquat pour ce faire. C'est pourquoi nous travaillons également avec les gouvernements nationaux pour développer des politiques nationales de mobilité urbaine ou des programmes d'investissement. 

Cette COP, comme beaucoup d'autres dans le passé, a confirmé que toutes les parties, ou tous les gouvernements nationaux, ne font pas toujours pression pour une action ambitieuse et urgente sur le changement climatique. Ce contexte délicat pourrait néanmoins avoir l'avantage de servir de rappel inconfortable que notre monde est loin d'avoir pris le bon chemin pour résoudre la crise climatique. Aujourd'hui, de puissants intérêts vont exactement dans la direction opposée. Il est plus important que jamais de soutenir les villes engagées dans la décarbonisation et la mise en place de systèmes de transport urbain conformes aux normes de Paris.

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